Les sorcières contemporaines : entre féminisme, écologie et réenchantement du monde
- Québec Occulte
- il y a 14 heures
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Longtemps symbole de transgression ou de danger, la sorcière revient en force dans l’imaginaire collectif — mais cette fois-ci comme figure d’empowerment, de liberté et de guérison. Sur les réseaux sociaux, dans les pratiques spirituelles, dans les mouvements écoféministes et même dans la mode, la sorcière moderne incarne bien plus qu’un archétype mystique : elle est devenue un symbole de résistance et de réappropriation du pouvoir spirituel et corporel.

Origine : la sorcière persécutée et subversive
Pendant des siècles, la figure de la sorcière fut :
Un objet de persécution (notamment lors des grandes chasses aux sorcières en Europe et en Amérique),
Une incarnation du désordre aux yeux des institutions religieuses et patriarcales,
Une femme libre, souvent marginale, associée à la nature, à la sexualité, à la médecine populaire ou à des savoirs interdits.
Sous couvert de sorcellerie, on a souvent criminalisé des femmes indépendantes, guérisseuses, sages-femmes, rebelles… La sorcière était donc moins une magicienne qu’un danger pour l’ordre établi.
Évolution : la sorcière comme figure d’émancipation
Depuis les années 1960–1970, avec l’émergence du féminisme radical et du néopaganisme, la sorcière connaît une réhabilitation profonde. Aujourd’hui :
Elle est célébrée comme gardienne du savoir ancien et des cycles naturels,
Elle incarne une spiritualité autonome, non institutionnelle, enracinée dans le corps, la terre et l’intuition,
Elle devient un symbole de lutte politique dans les milieux féministes, queer et écologistes.
Sur TikTok, Instagram et dans les cercles spirituels urbains, on voit apparaître :
Des rituels lunaires, des lectures de tarot, des formules naturelles partagées comme outils d’autonomie,
Une revalorisation du savoir de la plante, du cycle menstruel, de la lune,
Un dialogue entre pratiques ancestrales et préoccupations contemporaines : écologie, santé mentale, oppression systémique.
La sorcière contemporaine ne se cache plus : elle parle, écrit, crée, soigne — et surtout, elle inspire. Elle n’est plus crainte : elle est revendiquée.
La sorcière contemporaine n’est plus un vestige folklorique ou une figure diabolisée : elle est une expression vivante d’un changement de paradigme. Elle incarne la fusion entre spiritualité, conscience écologique et émancipation sociale, en redonnant du pouvoir à celles et ceux qu’on a voulu taire ou effacer.
À travers ses rituels, ses mots, ses gestes, elle reconnecte le sacré au corps, le mystère à la terre, la résistance à la douceur. Elle réinvente le lien au monde : plus intuitif, plus circulaire, plus symbolique.
En revendiquant l’héritage des sorcières brûlées, elle ne cherche pas la vengeance, mais la transmutation : de la peur à la puissance, du silence à la voix, de la solitude à la sororité. Elle est, aujourd’hui plus que jamais, le visage multiple d’un monde qui se cherche autrement.
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